Les conversations performatives, contrairement aux conversations de tous les jours, constituent des espaces potentiels de changement social. Traitant d'enjeux collectifs, ces conversations permettent d’esquisser par la parole de nouvelles structures d’être ensemble, tout en constituant simultanément une mise en pratique de ces nouvelles structures.
Les conversations performatives naissent lorsque chacun.e consent à risquer sa subjectivité individuelle pour percevoir furtivement la présence d'un sens commun. Nait alors un équilibre dynamique à l'intérieur duquel tous et toutes oscillent entre tension et communion. C'est ce jeu d'aller-retour qui permet de se familiariser avec le vivre ensemble et ce qu'il implique: être perméable à l'autre tout en conservant sa propre intégrité.
Or, ces conversations tirent leur puissance de leur état de mouvement constant. Ainsi, tenter de les définir en ayant recours à des modes de penser discursifs reviendrait donc à leur retirer leur force. Pour tenter de les comprendre sans énoncer de critères figés, j’ai choisi de penser les conversations performatives comme des objets esthétiques : je dessine leur structure.
Chaque dessin est réalisé à l’aide de données générées manuellement à partir des enregistrements de conversations issues de mes différents projets d’art collaboratifs et relationnels. Lors de l’écoute, chaque intervention est codifiée sous forme de vecteur (flèche), avant d’être transformée en ligne sur le dessin final.
Voir Au milieu des bureaux empilés: Feuilles de code
Voir Prôner le chaos
Voir Institut pédagogique d'esthétique conversationnelle (IPEC)
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